voyage en montmartrobus

Parfois, j'ai la flemme, pas envie de marcher ou de prendre un vélib', pas envie de prendre le métro dans le noir.

Alors je prends le montmartrobus, ça me met de bonne humeur. 

Ok, pour le montmartrobus, faut avoir le temps, ça ne va pas aussi vite que le métro. Mais c'est beaucoup plus drôle.

Il y a plusieurs saisons, pour le montmartrobus.

La saison des touristes : pendant cette saison, tu réponds dans un anglais approximatif (pas grave, les interlocuteurs ne parlent pas anglais non plus !) que oui oui, ce bus va bien au Sacré-Coeur, oui oui, avec un ticket normal, montez ! Après, tu crois qu'il faut leur indiquer l'arrêt, mais il n'y a pas besoin, le chauffeur s'en charge : "Sacré- Coeur, Place du Tertre !" dit-il en prenant sa plus grosse voix. Mais même avec ça, il y a souvent des personnes qui manquent l'arrêt.

Et l'autre saison, celle avec moins de touristes (mais parfois un peu quand même). Là, tu écoutes les conversations, tu n'as pas le choix, le bus est minuscule, tout le monde se voit et s'entend, et parfois se parle. Les dernières choses entendues ? "Ah, on était à la messe de minuit, là-haut, c'était ma-gni-fique ! la chorale de Machin, Monseigneur Bidule... Su-per-be ! Je n'ai jamais vu une si belle messe !" " Ah oui, moi, j'étais en Suisse, et la messe a été extraordinaire !" .............

Ce que j'aime vraiment, avec le montmartrobus, c'est le trajet, les rues empruntées. Des rues en pente, des rues serrées, des rues pavées, des rues remplies de piétons. Parfois, je me demande comment fait le bus pour tourner, entre le scooter garé et le mur de l'immeuble. Souvent j'ai l'impression que le chauffeur s'amuse lui-même, prenant de la vitesse dans les montées pour nous coller au siège (non, je n'exagère pas...). Et quand on amorce la descente de la rue du Mont-Cenis, c'est moi qui m'amuse, m'imaginant descendre en luge ou me rappelant ma première descente en vélo à Paris...