Montmartre ?
Voilà, j'ai lu la 1ère légende du livre montré ici.
Je vous la raconte, de mémoire. Ce n'est pas forcément tout à fait fidèle au livre, mais c'est à peu près ça...
L'histoire se passe au temps des 1ers chrétiens. Il y a un gars, j'ai oublié son nom, pas chrétien, et qui est avaleur de couteaux et de sabres sur les foires. En fait, il fait un peu comme les danseurs de hip-hop et les musiciens qu'on voit aujourd'hui dans Paris : il essaie de gagner quelques pièces en faisant un truc artistique. Bref, ce gars part un jour avec ses couteaux à avaler sur la colline. Il arrive, et même il a un bon emplacement que son pote lui a gardé. C'est jour de grande foire, il y a plein de monde, et en plus il y a le préfet MachinTruc qui doit passer pour juger quelques nouveaux chrétiens.
Tout va bien, l'avaleur de sabre a du succès, il fait sans doute beau, ça sent presque la crème solaire.
Le préfet arrive, essoufflé après la montée qu'il a voulu faire à pieds pour épater les badauds. Il est avec le bourreau, au cas où il y aurait des têtes à couper. L'affaire du jour, ce sont 3 chrétiens qui refusent de sacrifier aux dieux en place (les dieux romains, je suppose, mais j'ai oublié). Le préfet essaie de les sauver un peu... ça donne à peu près ça :
Le préfet dit : "Sacrifie aux dieux et tu seras libre". Si le chrétien sacrifie quelques petits trucs, genre trucs agricoles, et renonce ainsi à sa religion, il peut partir libre. Sinon, bah... on lui coupe la tête.
Les deux premiers chrétiens renoncent à leur religion, sacrifient 2-3 trucs et repartent libres.
Le troisième homme arrive, c'est quelqu'un de reconnu, c'est l'évêque Denis. Denis refuse de renier ses croyances.
Alors le préfet demande au bourreau de trancher la tête de Denis. Mais là, oh ! le bourreau officiel a disparu. Que faire ?...
Pas de chance pour le gars avaleur de sabre qui faisait tranquillement son boulot. Comme il avait une superbe place, le préfet l'avait repéré quand il était monté à pieds en haut de la colline, il lui avait même jeté une bonne pièce. Le préfet fait appeler le bateleur. Puisque ce dernier possède des couteaux et des lames de toutes sortes, il va bien pouvoir faire office de bourreau.
D'abord l'avaleur de sabre essaie un peu de refuser. Puis il pense à sa femme, dans la banlieue, qui attend son retour, parce que s'il ne tue pas l'évêque Denis, c'est lui-même qui sera mis à mort. Alors il prend un de ses sabres, et tranche la tête de Denis.
Puis il court chez lui, sans se retourner, sans s'arrêter (et pourtant, c'est un peu loin, même qu'au début de l'histoire, il râlait d'avoir tant de chemin à parcourir). Il retrouve sa femme, et pleure en lui racontant sa journée.
Heureusement, Denis arrive, un peu en transparence et en portant sa tête dans sa main. Il annonce au bateleur que celui-ci est pardonné. La femme du gars, elle, était déjà chrétienne, mais en cachette. Maintenant, son mari est converti et il peut vivre tranquille puisque Denis lui a pardonné.
Depuis ce jour pas très drôle, l'endroit où habitait l'avaleur de sabre et sa femme s'appelle Saint-Denis.
Et la colline où a eu lieu l'exécution de l'évêque a été surnommé "le mont des martyrs", transformé peu à peu en "Montmartre"...